Cela fait plus de dix ans que je me forme et que je côtoie les milieux du développement personnel, du tantra, du coaching, des massages énergétiques, des stages de transformation, et même des pratiques comme l’ostéopathie, le breathwork et le travail somatique. J’ai vu des pratiques extraordinaires qui ont changé des vies… et j’ai aussi vu des horreurs.
Des abus de pouvoir, des manipulations, des violations sous couvert de guérison spirituelle. Des pseudo-gourous qui exploitent la vulnérabilité de leurs clients pour imposer leurs désirs sous prétexte d’ »éveil » ou de « libération des blocages ».
Alors aujourd’hui, je lève mon majeur à tous ceux qui se servent de ces espaces pour abuser de la confiance des autres.
Le monde du développement personnel : un eldorado pour les abuseurs ?
Quand on arrive dans ces milieux, on pense découvrir un espace de bienveillance, de libération et de croissance personnelle. On cherche à aller mieux, à dépasser ses blocages, à retrouver du pouvoir sur sa vie. On y vient en toute confiance, dans un moment de vulnérabilité, souvent avec un immense besoin de sécurité. On y dépose ses blessures, ses traumatismes, ses douleurs les plus profondes… avec l’espoir d’un renouveau.
Mais cette confiance, certaines personnes en abusent.
Des coachs qui imposent leur vérité comme une doctrine absolue et culpabilisent leurs clients dès qu’ils osent poser des limites.
Des thérapeutes qui jouent avec les émotions des patients pour mieux les garder sous leur emprise.
Des chamanes qui, sous couvert de cérémonies sacrées, dragueraient une pierre si elle bougeait.
Des masseurs tantriques qui confondent « activation énergétique » avec viol.
Des ostéopathes qui utilisent leur statut pour franchir des frontières inacceptables.
On pourrait croire que ces pratiques sont marginales, qu’il s’agit de quelques dérives isolées. Mais non. C’est un véritable fléau, un schéma qui se répète, encore et encore.
L'activation de la Kundalini : entre puissance et abus
La Kundalini est une énergie puissante qui, lorsqu’elle est bien guidée, peut provoquer des états de conscience modifiés, des libérations émotionnelles profondes, et un renforcement du lien avec soi-même.
Mais comme toute pratique énergétique puissante, elle peut être détournée.
Certains « praticiens » justifient des gestes intimes, parfois sur les parties génitales, en expliquant que cela aide à débloquer les énergies. D’autres placent la personne dans un état altéré où elle devient plus influençable, plus malléable. Et c’est là que l’abus commence.
Ce qui est encore plus terrible, c’est que les victimes peuvent ne pas se rendre compte immédiatement de l’abus. Certaines vont rationaliser ce qu’elles ont vécu, d’autres auront honte d’en parler, et certaines auront même peur d’être exclues d’un groupe auquel elles appartiennent. Car dans ces milieux, dire qu’on a été blessé.e, c’est parfois risquer de se faire dire que « c’est toi qui bloques », que « tu n’étais pas prête », ou pire, que « tu dois travailler ton ego ».
👉 Personne n’a besoin de toucher tes parties intimes pour éveiller ta Kundalini.
👉 Si une activation énergétique nécessite une intrusion dans ton espace personnel, c’est un abus, pas une pratique spirituelle.
👉Le vrai travail énergétique respecte toujours tes limites et ton consentement.
👉Et non, le travail sur la Kundalini ne se fait ni avec un toucher sur l’aura, ni encore moins en plaçant ses mains ou son corps devant tes parties génitales.
Les impacts du trauma sur le système nerveux : figement, dissociation et détresse prolongée
Un abus dans un espace censé être bienveillant peut provoquer des troubles de stress post-traumatique (PTSD), des attaques de panique, une perte de confiance en soi et un sentiment d’impuissance durable.
Et le pire dans tout ça ? C’est que la personne va penser que c’est elle le problème, et non l’abuseur.
Elle va croire qu’elle est « cassée », qu’elle « ne sera jamais réparable », qu’elle est « trop fermée pour recevoir la guérison ». Ce mécanisme est terriblement fréquent chez les victimes de violences et d’abus sexuels. Culpabiliser la victime pour mieux se dédouaner, c’est la signature même de ceux qui abusent de leur pouvoir.
C’est pour cela qu’être trauma informé dans sa pratique est essentiel.
Être trauma informé dans sa pratique : une responsabilité essentielle
Les accompagnants ont une responsabilité immense. Ils doivent comprendre que la majorité des personnes qui viennent vers eux portent déjà un lourd passé émotionnel.
👉 Un trauma non reconnu dans un espace d’accompagnement peut être réactivé, voire empiré.
👉 Un accompagnant non formé peut facilement retraumatiser sans le vouloir.
🔹 Un vrai travail de transformation se fait dans la sécurité et le respect du système nerveux.
🔹 Accompagner, c’est apprendre à lire les signes du trauma, respecter le consentement et éviter les mises en catharsis violentes.
🔹 Il est temps que nous, praticiens, prenions cette responsabilité au sérieux.
Le courage de se remettre en question
Alors, à tous ces praticiens qui abusent de leur position… Je vous invite à avoir le courage de reconnaître vos erreurs.
Et à toutes les victimes, sachez que je vous crois. Vous pouvez venir vers moi si vous avez besoin d’être accompagnée.
Personne ne devrait sortir plus brisé.e d’un espace censé apporter de l’apaisement.
Personne ne devrait vivre un abus sous couvert de spiritualité.
👉 Et si tu es praticien, facilitateur ou thérapeute, apprends à accompagner en conscience.
👉 Tout le monde peut apprendre à se réguler, à reconnaître les signaux du trauma, et à ne pas reproduire des schémas destructeurs.
Si ce message te dérange, alors pose-toi la question : Pourquoi ?
Si ce message te parle, sache que je prépare une formation « trauma informé pour professionnels », pour que ceux qui veulent vraiment aider puissent le faire sans blesser, sans abuser, sans retraumatiser.
Si tu veux enfin accompagner en conscience et avec intégrité, viens me parler.
Ensemble, on peut changer ces pratiques de l’intérieur.
Il est temps de faire mieux.