On parle beaucoup de bien-être.
On le cherche dans des pratiques, des retraites, des rituels, des routines.
Mais à force de le chercher, on finit parfois par s’en éloigner.
Le bien-être n’est pas un objectif.
C’est un état naturel du corps quand il n’est plus en lutte.
Le corps, ce baromètre silencieux
Le corps sait.
Il sait quand quelque chose ne va pas, bien avant que le mental comprenne.
Il le dit à travers une tension dans la nuque, un souffle court, une fatigue étrange ou une agitation qui revient toujours au même moment.
Pourtant, la plupart du temps, on ne l’écoute pas.
On lui impose un rythme, des performances, des exigences.
On essaie de “tenir”, alors qu’il réclame juste une pause, un appui, un peu de chaleur.
Le bien-être commence ici :
dans la reconnaissance que le corps n’est pas un outil à dompter, mais une maison à habiter.
L’illusion du contrôle
Pendant longtemps, on nous a appris que le bien-être venait du contrôle :
contrôler ses émotions, sa respiration, son alimentation, ses pensées.
Et c’est vrai, dans un sens, ça rassure.
Mais le contrôle n’apaise pas.
Il fige.
Le bien-être, lui, est mouvement.
Il a besoin de fluidité, de souplesse, de permission.
Se sentir bien, ce n’est pas “ne plus rien sentir”.
C’est pouvoir accueillir ce qui est là, sans panique, sans jugement, sans fuite.
Et ça, c’est un apprentissage.
Celui de la régulation.
Celui de la lenteur.
Celui du souffle.
Le retour à la sécurité
Le vrai bien-être commence quand le corps se sent en sécurité.
Pas quand tout va bien à l’extérieur, mais quand, à l’intérieur, il sait qu’il peut relâcher.
Tu connais peut-être cette sensation : quand tu es avec quelqu’un de profondément bienveillant, ton corps se détend tout seul.
Tu respires plus lentement, ta voix change, ton visage s’adoucit.
C’est la sécurité.
Et c’est là que le système nerveux peut enfin cesser de se battre.
Quand cette sécurité se réinstalle, la vie recommence à circuler.
Le plaisir, la curiosité, l’envie, la créativité, tout ce qui était gelé se remet doucement en mouvement.
Le bien-être est corporel avant d’être mental
On veut souvent aller mieux “dans la tête”, mais on oublie que la tête est logée dans le corps.
Quand tu respires profondément, tu n’apaisses pas seulement ton esprit — tu envoies un signal de sécurité à tout ton système.
Le mental suit le corps, toujours.
Jamais l’inverse.
Le bien-être, ce n’est donc pas “penser positif”.
C’est sentir que ton corps devient un lieu où il fait bon être.
un ventre chaud.
un bassin vivant.
un cœur souple.
des épaules légères.
Tu peux méditer pendant des années sans jamais ressentir cette paix.
Et tu peux la trouver en dix minutes, sous une douche chaude, en respirant lentement, en te posant une main sur le ventre.
Le plaisir, cet indicateur oublié
Dans beaucoup de parcours de développement personnel, on parle de discipline, de dépassement, d’évolution.
Mais on oublie le plaisir.
Le plaisir n’est pas un luxe.
C’est un langage du corps.
Il dit : “je suis en vie.”
Il dit : “je peux recevoir.”
Il dit : “je suis prête à m’ouvrir.”
Retrouver le plaisir simple, celui de respirer, de sentir la chaleur, d’être touchée par la vie, c’est déjà une forme de guérison douce, une réparation naturelle.
Et souvent, c’est à travers la sensualité, le contact, la lenteur qu’on revient à soi.
Pas besoin de grands rituels :
parfois, s’asseoir, fermer les yeux, sentir le poids du corps contre la terre suffit.
La lenteur comme médecine
Le bien-être ne supporte pas la précipitation.
Il s’invite quand tu laisses tomber le “il faut”.
Chaque être humain a un rythme qui lui est propre.
certains ont besoin d’espace, d’autres de mouvement, d’autres encore de silence.
Honorer son rythme, c’est refuser de se violenter au nom du progrès.
C’est choisir la cohérence plutôt que la performance.
Et plus on respecte ce rythme, plus le corps nous fait confiance.
Il se détend.
Il coopère.
Il nous parle plus clairement.
Le bien-être n’est pas une image
Ce n’est pas une posture de yoga, une peau parfaite ou une vie sans vagues.
C’est une qualité de présence.
Celle que tu as quand tu te sens “chez toi”, sans avoir besoin de prouver quoi que ce soit.
Et paradoxalement, c’est quand on arrête de courir après le bien-être qu’il revient.
Quand on cesse de vouloir “aller mieux” pour, simplement, être là.
Le retour à soi
Le bien-être, c’est ce moment où tu cesses d’avoir peur de toi.
où tu ne fuis plus tes émotions, ton corps, ton histoire.
où tu apprends à faire de la place à tout ce que tu es, sans t’y noyer.
Ce n’est pas une perfection, c’est une rencontre.
Et cette rencontre, elle se vit à travers le souffle, la chaleur, la présence, la douceur.
Des gestes simples. des rituels anciens. des espaces de lenteur.
Tout ce qui t’aide à redescendre du mental au corps.
Le bien-être ne se trouve pas dans une méthode.
Il s’invite quand tu cesses de te traiter comme un projet à réparer, et que tu redeviens une personne à sentir.
Il ne demande pas que tu sois “calme”, “centrée”, “positive”.
Il te demande juste d’être vivante.
Et parfois, c’est là que tout commence.
2 réponses
Bonjour et merci pour ces mots justes et nécessaires pour une réaction positive et même salvatrice peut-être pour certains. Je n’ai pas les moyens de participer à tes ateliers mais j’ai déjà la chance de pouvoir te lire et de relayer à mes enfants et amis , les enseignements que tu nous livres avec tant de générosité. Merci belle âme.
Merci Marie-Josée te lire me fait un bien fou et me rappelle à quel point ce blog est précieux.
Donc merci à toi de me lire, de partager et de m’informer.