Le féminin sacré a changé ma vie. Il m’a permis de me reconnecter à mon corps, d’explorer des pratiques transformatrices et de retrouver une force intérieure que je croyais éteinte. C’est grâce à cette approche que j’ai trouvé ma voie, construit mon expertise et accompagné des centaines de femmes vers leur propre puissance.
Et pourtant… je me suis éloignée de ce mouvement. Non pas parce que je n’y crois plus, mais parce que j’y ai vu des dérives qui m’ont profondément questionnée. Aujourd’hui, j’ai envie d’en parler, d’ouvrir un espace de réflexion sur ce qui, à mon sens, ne sert plus la véritable essence du féminin sacré.
Un espace de sororité… vraiment ?
L’un des plus beaux idéaux du féminin sacré est la sororité. Ce concept qui nous promet un monde où les femmes se soutiennent, s’élèvent mutuellement et se tiennent la main sur leur chemin de transformation. Mais dans la réalité, ce n’est pas toujours le cas.
J’ai croisé des femmes qui m’appelaient « ma sœur », qui parlaient d’unité, d’abondance et d’amour inconditionnel… jusqu’à ce qu’elles décident que mon travail leur appartenait aussi.
Quand je les ai confrontées, la réponse fut édifiante :
💎 « Tout est déjà là, il suffit de se connecter à la source. » Autrement dit, prendre mon contenu et l’enseigner sous leur nom ne posait aucun problème.
💎 « Tu n’as rien inventé, tout est en libre accès. » Une façon bien pratique de justifier l’appropriation.
💎 Silence total. La dernière n’a même pas jugé utile de répondre.
Quelle sororité y a-t-il dans le fait de voler le travail d’une autre sous prétexte que « l’univers » nous l’a transmis ? Où est la responsabilité, l’intégrité, l’éthique ?
J’ai aussi vécu cette compétition absurde du « qui pisse le plus loin ». En 2016, j’ai créé La Femme Amour avec les 5 éléments, 5 chakras principaux (car en tantra, tous les courants ne fonctionnent pas avec 7 chakras), 5 directions, etc. Quelques mois plus tard, une autre femme a lancé Les Vénus avec 7 éléments, 7 chakras, 7 directions… Comme si plus = mieux, comme si c’était une course à celui ou celle qui en ferait le plus grand nombre.
Une spiritualité de façade ?
Les cycles menstruels détournés en nouvel outil de contrôle
Là encore, l’intention initiale est belle : reconnecter les femmes à leur puissance, honorer leurs rythmes, retrouver un ancrage spirituel. Mais j’ai vu trop de mises en scène et de dogmes déguisés en liberté.
Je me souviens d’une animatrice de cercles de femmes qui se tenait sur un trône recouvert de peau de mouton, pendant que ses participantes s’asseyaient au sol sur de simples coussins. Une prêtresse parmi ses disciples.
💎 Pourquoi, dans un espace de partage, une facilitatrice devrait-elle être placée sur un piédestal ?
💎 En quoi ce rapport de hiérarchie sert-il réellement l’empowerment des participantes ?
💎 Comment peut-on prôner l’égalité et l’inclusion tout en recréant des dynamiques de pouvoir ?
J’ai vu des femmes être jugées parce qu’elles ne portaient pas de longues jupes rouges ou parce qu’elles étaient « trop maquillées ». Comme si leur féminité ne pouvait exister qu’à travers une vision codifiée, rigide, excluant celles qui ne rentraient pas dans cette esthétique mystique.
Le féminin sacré devrait être un espace d’accueil, pas une nouvelle boîte où l’on doit rentrer pour être acceptée.
Un des aspects fondamentaux du féminin sacré est la reconnexion aux cycles menstruels, une connaissance précieuse qui permet aux femmes de mieux comprendre leur corps et leurs énergies fluctuantes. Mais encore une fois, ce qui devait être une libération est parfois transformé en une nouvelle injonction.
J’ai entendu des phrases comme :
❌ « Si tu es en phase lutéale, tu dois te reposer, sinon tu ne respectes pas ton féminin sacré. »
❌ « Ne prends pas de décisions importantes en période de lune noire. »
❌ « Les femmes connectées à leur nature saignent toutes à la pleine lune. »
Encore une fois, on crée un dogme là où il devrait y avoir de la liberté. Suivre son cycle menstruel devrait être un outil de compréhension et d’empowerment, pas une prison supplémentaire.
Chaque femme est unique, chaque cycle est différent, et aucune règle universelle ne devrait dicter comment nous devons vivre nos rythmes naturels.
Un éveil, ou un contrôle déguisé ?
Une autre dérive m’a sauté aux yeux avec le temps : la façon dont certaines figures du féminin sacré utilisent des concepts spirituels pour imposer leur vérité.
❌ « Si tu ressens une résistance, c’est ton ego qui bloque. »
❌ « Si tu ne ressens pas l’énergie, c’est que tu n’es pas prête. »
❌ « Si tu poses trop de questions, c’est que tu manques de foi. »
Combien de fois ai-je vu des femmes douter d’elles parce qu’elles ne « ressentaient pas assez », qu’elles n’étaient « pas alignées », qu’elles n’avaient « pas assez lâché prise » ? On inverse la responsabilité : si ça ne fonctionne pas, c’est de ta faute.
👉 Une vraie transmission donne des clés, elle ne cherche pas à contrôler.
👉 Un vrai enseignement laisse la place au discernement, il ne rejette pas les remises en question.
Le féminin sacré n’est pas un dogme. Il devrait être un espace de liberté intérieure, et non un lieu où l’on doit se conformer à une certaine image de la femme spirituelle pour être légitime.
Pourquoi j’ai choisi de m’éloigner (et ce que j’ai gardé)
Malgré tout cela, je ne rejette pas le féminin sacré. Il m’a permis de grandir, d’apprendre, de transmettre. Mais j’ai choisi de m’en éloigner dans sa version codifiée et détournée.
Ce que j’ai gardé ?
✅ La connexion au corps. Ressentir, intégrer, expérimenter.
✅ L’exploration des cycles et des rythmes naturels. Apprendre à s’écouter au-delà des injonctions.
✅ L’importance du sacré, mais sans hiérarchie. Pas de trône, pas de dogme, juste de la présence.
✅ Un espace où chaque femme peut être elle-même, sans devoir se conformer à une esthétique ou une croyance.
Je veux proposer un autre féminin sacré. Un espace qui ne dicte pas, ne juge pas, ne vole pas, mais qui transmet et accompagne avec intégrité.
Si tu ressens cet appel, alors c’est ici que nos chemins se croisent. Parce que le vrai travail ne se fait pas dans les apparences, mais dans l’expérience vécue, incarnée, profondément humaine.
👉 Si tu veux découvrir une approche du féminin sacré libre et sans dogme, rejoins ma formation « Prêtresse de l’Amour ». Une immersion unique pour explorer le sacré sans hiérarchie, sans faux dogmes, et dans le respect total de ton essence.
4 réponses
Je suis entièrement d’accord !!!!!
Les dérives sont nombreuses et souvent les stages sont de nouveaux lieux de pouvoir au lieu d’être un espace d’expression personnelle. C’est dommage
Oui, en effet, Malika.
Est-ce que tu as vécu cela ?
Bonjour Jessica
tes craintes nous touchent: dès que nous avions lancé sympto, des conseillères sont venues sur internet en s’appellant conseillère en symptothermie moderne et ridiculisant l’application et notre méthode. Nous offrons pourtant aussi l’approche manuelle qui peut être testée avec l’appli! Ou : il y a aussi des femmes qui disent que toutes les méthodes se valent, mais sans les comparer, ce qui désinformé les femmes.
Tu dis dans ton crédo:
✅ L’exploration des cycles et des rythmes naturels. Apprendre à s’écouter au-delà des injonctions.
Explorer dans quel but? Pour connaître la fenêtre de fertilité il faut une méthode précise qui nécessite un apprentissage. Pourquoi tu n’en parles pas?
Bien à toi
Harri sympto
Bonjour Harry, je comprends tes craintes.
Je ne parle de fertilité car ce n’est ni de mon domaine, ni le sujet de cet article.
Bien cordialement,
Jessica