Depuis des années, j’étudie le tantra, la sexothérapie et l’accompagnement des traumas. J’ai vu des espaces puissants de transformation, mais aussi beaucoup trop d’abus dans les retraites tantriques, les stages de sexualité sacrée et les formations en bodywork. Et pas de la part de praticiens inconnus. Non. Des figures mondialement reconnues dans le domaine du tantra et de la guérison sexuelle qui ont manipulé, transgressé et imposé des actes sous couvert de spiritualité et de « libération des blocages ».
Ces espaces manquent cruellement de cadres sécurisants et sont non trauma-informés, ce qui signifie qu’ils ignorent la vulnérabilité des personnes venues y chercher de l’apaisement. Au lieu d’un accompagnement éthique, on y trouve des pratiques où le consentement est flou et les limites personnelles ne sont pas respectées.
Les dérives du tantra et des stages de sexualité sacrée
Je parle en connaissance de cause. En tant que survivante de l’inceste, j’ai moi-même été une personne vulnérable. J’ai croisé, comme tant d’autres, des prédateurs dans le tantra et la sexualité sacrée, qui profitent du manque de régulation pour imposer des pratiques dangereuses sous prétexte de guérison.
Et les abus ne viennent pas uniquement des facilitateurs masculins. Des femmes, pourtant très reconnues, ont elles aussi abusé de leur pouvoir. Si elles sont moins nombreuses, cela ne signifie pas qu’elles n’existent pas. Le problème vient de la dynamique de pouvoir créée dans ces espaces où il est facile de manipuler le consentement.
- « Si tu ressens une résistance, c’est ton ego qui bloque. »
- « Si cette pratique te met mal à l’aise, c’est une invitation à lâcher prise. »
- « Tu es venue ici pour guérir, alors fais confiance au processus. »
Ceci n’est pas du développement personnel ni du bien-être. C’est de la manipulation.
Dans trop de stages de tantra, de sexualité sacrée ou formations en sexothérapie énergétique, le consentement est une illusion. On ne donne pas un vrai choix, on conditionne l’acceptation sous peine d’être exclu.e ou perçu.e comme “bloqué.e dans son évolution”.
Le sexe n’est pas un outil thérapeutique
Aucune approche sérieuse du travail avec les traumas ne justifie l’usage du sexe comme un outil thérapeutique. Avoir un rapport avec un thérapeute, un guide ou un facilitateur n’a jamais été une solution aux blessures du passé.
Les vrais professionnels de l’accompagnement informés sur le trauma suivent des méthodologies respectant la sécurité du système nerveux et des processus de consentement clairs. Lorsqu’un praticien brouille ces repères et utilise des techniques impliquant la sexualité sous prétexte de thérapie, il franchit une limite dangereuse.
- Le tantra n’est pas une thérapie.
- La sexualité sacrée n’est pas un processus de guérison.
- Un praticien qui t’impose un rapport intime sous prétexte de libération énergétique est un abuseur.
Pourquoi ces dérives existent-elles ?
Le problème est que ces pratiques se développent sans cadre ni régulation. Contrairement aux psychothérapeutes ou aux sexologues diplômés, les praticiens du tantra et du bodywork ne sont soumis à aucun contrôle officiel.
👉 Il n’existe aucune instance officielle pour signaler des abus dans le tantra ou la sexualité sacrée.
👉 Les « thérapeutes tantriques » ne peuvent pas être radiés d’un ordre professionnel.
👉 N’importe qui peut s’auto-proclamer expert en sexothérapie énergétique, libération des traumas sexuels ou guérisseur tantrique.
Ce vide permet à des prédateurs d’opérer en toute impunité, et à des victimes de rester sans recours.
Il est temps de poser des limites claires
J’ai vu de belles choses dans ces espaces, mais j’ai aussi vu trop de souffrances. Trop de personnes brisées.
Si tu veux accompagner, fais-le avec intégrité et dans un cadre sécurisé.
Si tu veux explorer, fais-le en connaissance de cause.
Mais ne mélange pas accompagnement thérapeutique et sexualité.
🔹 La sexualité sacrée a sa place comme un chemin personnel d’exploration.
🔹 Le tantra peut être une voie spirituelle et sensuelle.
🔹 Mais aucune de ces pratiques ne doit être utilisée comme une thérapie.
👉 Si un praticien te dit que la seule façon de guérir ton trauma est d’avoir un rapport avec lui, fuis. Malheureusement, la plupart auront déjà pénétré leur client.e sans même lui demander !
Il est temps d’avoir une conversation honnête sur les dérives du tantra et de la sexualité sacrée. Il est temps de protéger celles et ceux qui cherchent une réelle transformation, et non une nouvelle blessure.
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Je t’embrasse, Jessica.