Le coaching est un outil puissant. Il peut transformer une vie, révéler des potentiels, ouvrir des possibles. Mais comme tout outil puissant, il peut aussi faire des dégâts quand il est mal utilisé.
Et aujourd’hui encore, trop de formations en coaching passent à côté d’un aspect fondamental : le système nerveux.
Ignorer le fonctionnement du système nerveux et l’impact des traumas dans une relation d’accompagnement, c’est comme vouloir faire de la chirurgie sans avoir jamais appris l’anatomie.
Un coaching déconnecté du corps : un danger silencieux
De nombreux coachs se forment aujourd’hui en quelques mois. Ils apprennent des techniques de questionnement, des outils de communication, parfois même des protocoles très structurés. Mais souvent, tout cela reste très mental.
Or, le changement ne se fait pas uniquement dans la tête. Il se fait aussi, et surtout, dans le corps.
Lorsqu’une personne vient en coaching, elle ne vient pas juste avec un objectif ou une pensée limitante. Elle vient avec une histoire, des expériences passées, parfois des blessures profondes, souvent non dites, et toujours vibrantes dans son système nerveux.
Un coach qui ne comprend pas cela risque :
De pousser son client à agir alors qu’il est figé
De forcer une clarté mentale alors que la personne est dissociée
De créer de la culpabilité chez quelqu’un qui ne comprend pas pourquoi il n’avance pas
Ce n’est pas que la personne n’a pas la volonté. C’est qu’elle est hors de portée d’elle-même. Et c’est le système nerveux qui en détient la clé.
Comprendre les bases : ce que tout coach devrait savoir sur le système nerveux
Le système nerveux autonome régule nos réactions face au stress et à l’environnement. Il agit en arrière-plan, sans que l’on ait besoin d’y penser. Il a trois grandes réponses principales :
Mobilisation (sympathique) : fuite, combat, agitation, hyper-contrôle
Immobilisation (parasympathique dorsal) : figement, dissociation, fatigue chronique
Connexion sécurisée (parasympathique ventral) : relation, calme, intuition, capacité à choisir
Lorsqu’une personne vit un trauma, son système nerveux peut rester coincé dans l’une ou l’autre de ces réponses, même longtemps après l’événement. Et aucune stratégie mentale ne peut débloquer un système nerveux figé.
C’est là que les coachs non informés des traumas peuvent faire du mal sans le vouloir.
Un exemple fréquent : une coach pousse une cliente à « prendre une décision importante maintenant » pour ne pas la laisser s’enfermer dans la peur. Mais cette cliente est en réalité en figement, incapable de décider, car son système est en mode survie. Le « coup de pied dans les fesses » provoque une re-traumatisation, pas une libération.
Quand les outils de coaching deviennent intrusifs ou violents
Il ne s’agit pas de critiquer le coaching. Bien au contraire. Le coaching est une ressource précieuse, qui peut transformer la vie. Mais utilisé avec des personnes en grande vulnérabilité (ce qui est très souvent le cas), un coaching non informé des traumas peut :
Renforcer des croyances de honte ou d’échec : « si tu veux tu peux »… sauf que parfois, tu ne peux pas.
Provoquer une activation traumatique : certaines questions ou visualisations peuvent replonger une personne dans un souvenir précédent non digéré.
Casser la relation de confiance : quand une personne se sent poussée, forcée, elle referme ses portes internes.
Les mots, les silences, la posture, tout est information pour le système nerveux de la personne accompagnée. Même une intention bienveillante peut devenir violente si elle ne respecte pas la sécurité intérieure de l’autre.
La dissociation : ce qu’on ne voit pas, mais qui gouverne tout
L’une des manifestations les plus courantes d’un système nerveux en souffrance, c’est la dissociation. C’est un état où la personne :
« Plane », écoute sans être là
Répond de manière cohérente mais ne ressent rien
Exécute les exercices comme un automate
Et une coach non formé peut interpréter cela comme :
Un manque d’engagement
Une résistance mentale
Une croyance limitante.
Alors qu’en réalité, le système de protection de la personne s’est activé.
Certaines pratiques qui visent à “secouer” ou “réveiller” peuvent empirer cet état. Une personne dissociée n’a pas besoin de plus d’activation. Elle a besoin de sécurité, d’ancrage, de présence. Et cela ne s’improvise pas.
Être trauma-informé : une éthique professionnelle
Dans la formation Somaluna, j’ai fait le choix d’intégrer dès le départ une compréhension profonde du système nerveux et des traumas. Parce qu’accompagner, ce n’est pas appliquer une méthode. C’est être présent.e, réguler, sentir, s’ajuster. C’est une posture intérieure autant qu’un savoir-faire.
Un.e coach trauma-informé.e sait :
Repérer les signaux de figement ou de dissociation
Ajuster son rythme et sa posture
Proposer des outils corporels simples pour revenir à la sécurité
Ne pas aller là où l’autre n’est pas prêt.e
Il ou elle ne conseille pas, ne force pas, n’impose pas.
Elle accompagne. Avec humilité et conscience.
C’est aussi un engagement éthique.
Car un bon coach ne cherche pas à briller, mais à servir le processus de l’autre.
Et maintenant ?
Tu veux devenir coach, ou tu es en reconversion ?
Retiens ceci : l’accompagnement est un métier du vivant. Il ne se résume pas à poser de bonnes questions. Il implique un niveau de responsabilité profond envers les personnes qui se confient à toi.
Et cela demande :
Du temps
De la pratique
De l’intégration
Et une formation qui inclut le corps, le système nerveux, les traumas
Ce n’est pas un sprint. C’est un chemin exigeant, beau, et profond.
Une approche consciente du coaching
Dans Somaluna, je n’ai pas voulu créer une simple formation. Nous avons construit un espace de transformation. Un lieu d’intégration, où chaque étape est pensée pour respecter le rythme du corps, de l’âme, de la personne.
Accompagner quelqu’un, c’est honorer sa vulnérabilité. Ce n’est pas la tirer vers la lumière de force, c’est l’accompagner à son rythme, dans sa propre puissance.
Et c’est là que se situe la différence dans Somaluna : ma pratique est ancrée dans plus de 10 ans de pratique sur le terrain, avec une vision fine des dynamiques humaines, et un engagement profond pour éviter les dérives.
Je sais que 10 ans ne suffisent pas à eux seuls à garantir une posture juste. On peut avoir 10 ans d’ancienneté sans expérience réelle, ou n’avoir suivi qu’une seule formation. De mon côté, j’ai compté plus de 4 500 heures de formation en 2021 (je n’ai même pas encore actualisé ce chiffre), dont des formations longues, intensives, et orientées sur le corps, le système nerveux, et la profondeur relationnelle.
Le coaching est un formidable outil de transformation. Mais il doit être manié avec conscience. Un.e bon.ne coach est aussi un.e bon.ne régulateur.rice. Il ou elle comprend que le changement durable ne se fait pas contre le corps, mais avec lui.
Et c’est cela que je transmets dans la formation Somaluna.
Si cette approche résonne en toi, tu peux me répondre pour en discuter. Peut-être que cette posture d’accompagnement est celle que tu cherches depuis longtemps.
Car oui, on peut accompagner avec profondeur, respect et puissance. Mais pour cela, il faut connaître les langages du corps et les silences du système nerveux.