Ton système nerveux n’est pas stupide.
Il ne te veut pas mal. Il fait de son mieux, chaque jour, pour te garder vivante et fonctionner dans un monde souvent trop rapide, trop bruyant, trop déconnecté.
Et pourtant…
Pourquoi est-ce qu’on se surprend à vouloir plus fort ?
Plus intense. Plus haut. Plus profond.
Pourquoi certaines personnes ne se sentent vivantes que dans l’urgence, dans le drame, dans la montée d’adrénaline d’un changement radical ou d’un stage qui secoue ?
La réponse est dans ton système nerveux.
Un besoin naturel : chercher la cohérence
Ton système nerveux fonctionne par cohérence et résonance.
Il est en quête constante d’un état où tout circule sans résistance, sans surcharge. C’est ce que l’on appelle l’homéostasie : un équilibre dynamique, pas une immobilité figée.
Mais il y a un hic : dans un monde où tout va trop vite, où le corps est peu écouté, où les traumas s’accumulent silencieusement… la cohérence devient difficile à maintenir.
Alors, il s’adapte. Il cherche des stratégies.
Et parfois, ces stratégies prennent la forme du chaos ou de la catharsis.
Quand le monde intérieur est agité, il appelle le chaos
Si tu vis avec une activation nerveuse constante – agitation, stress chronique, microtraumas jamais digérés, mémoire cellulaire chargée – il y a une énergie en toi qui a besoin de sortir. De s’exprimer. De retrouver un espace de circulation.
Et si l’environnement autour de toi est « plat », dévitalisé, sur-contrôlé… ton système va chercher une intensité extérieure qui matche l’intensité intérieure.
C’est comme si tu disais inconsciemment :
« Donnez-moi quelque chose d’assez fort pour que je me sente vivante. »
C’est là que le chaos peut devenir attirant.
Ou la catharsis : cette libération brutale, cette explosion émotionnelle qui vient tout bousculer. Sur le moment, on a l’impression que tout s’ouvre. Que quelque chose se libère.
Les substances, les retraites-choc, les pratiques extrêmes…
La vérité plus douce (et plus exigeante)
Il ne s’agit pas ici de juger.
Certaines expériences puissantes – comme les états modifiés de conscience ou les cérémonies profondes – peuvent être des portes d’éveil réelles.
Mais le piège, c’est de confondre intensité et transformation.
Il y a une illusion fréquente dans le monde du développement personnel ou spirituel : croire que plus c’est fort, plus ça transforme.
Croire que plus on souffre, plus on “travaille”.
Croire que ce qui est “brutal” est forcément vrai.
Mais souvent, ce que l’on vit dans ces moments extrêmes, c’est :
« J’ai cru que j’allais mourir… puis j’ai survécu. »
Et cette séquence produit un relâchement, oui.
Mais ce n’est pas nécessairement de la guérison (ni de l’intégration).
C’est une imitation d’un cycle nerveux très tardif :
montée de la panique
apogée de l’activation
soulagement de la survie
Et ça laisse souvent une trace :
celle que la réalité « normale » n’est plus assez.
Que ton quotidien n’a pas la même saveur.
Que l’intensité est devenue une addiction, une quête.
Le vrai chemin de régulation nerveuse ne passe pas par les sommets.
Il passe par les racines.
Il se construit dans l’invisible :
quand tu respires lentement dans une pièce calme
quand tu sens ton bassin posé sur une chaise
quand tu accueilles une émotion sans la dramatiser
quand tu te replies pour intégrer, sans tout bouleverser
Ce sont des gestes minuscules, presque anodins.
Mais ce sont eux qui réparent ton système.
Parce qu’ils envoient un message de sécurité.
Un message qui dit : « Je peux rester ici. C’est OK. Je suis en vie. Rien à prouver. »
Le danger des pics sans intégration
Chaque expérience intense devrait être suivie d’un temps d’intégration.
Sinon, elle laisse le corps plus poreux, plus vulnérable, plus affamé.
C’est comme manger un énorme repas… sans digestion.
Tu repars gonflée, confuse, parfois même dégoûtée. Et tu ne comprends pas pourquoi tu ne te sens pas “mieux”.
Ton système nerveux, lui, a simplement été dépassé.
Il a vécu un tsunami d’infos, d’émotions, de stimuli… et maintenant, il flotte, il se débat, ou il se referme.
Alors… que cherche vraiment ton système ?
Il cherche :
-
la sécurité relationnelle
-
la lenteur assumée
-
la possibilité d’agir sans s’effondrer
-
l’espace d’être sans performer
-
la connexion stable, à soi et aux autres
Il cherche à se poser.
Pas à exploser.
Pas à survivre une fois de plus à quelque chose de trop.
Et c’est là que réside le vrai travail somatique.
Celui que tu fais peut-être déjà. Celui que je transmets dans ma formation Somaluna à celles qui veulent accompagner profondément et de manière trauma-informée.
Un chemin qui ne repose pas sur l’intensité, mais sur la capacité à incarner la régulation — dans sa propre vie d’abord.
Un chemin de rééducation intérieure
Apprendre à vivre sans chaos, quand ton corps y est habitué, c’est un réapprentissage.
Un processus de déprogrammation douce.
Tu peux te poser ces questions :
-
Quelles sont les pratiques qui m’amènent vers plus de stabilité, même si elles ne sont pas “spectaculaires” ?
-
Est-ce que je cherche l’intensité pour fuir une forme d’ennui, de vide ou de stagnation ?
-
Ai-je appris à confondre transformation et souffrance ?
-
Est-ce que je respecte le besoin d’intégration après des expériences fortes ?
Et surtout :
Est-ce que je m’autorise à construire un corps, une vie, une présence… qui ne survivent pas mais qui se déposent enfin ?
Conclusion : le chemin du milieu
Ton système nerveux n’a pas besoin de spectacles.
Il n’a pas besoin que tu sois toujours “en process”.
Il a besoin de sécurité, de cohérence, de lenteur et de constance.
Le chaos peut parfois ouvrir une brèche.
La catharsis peut parfois décoincer quelque chose.
Mais sans ancrage, ce sont des feux de paille.
Ce qui transforme vraiment, c’est le quotidien.
La régularité.
Les petits choix que tu fais quand personne ne te regarde.
Les espaces où tu ne cherches plus à aller “mieux”… mais à être là, simplement, avec toi.
Et ça, c’est révolutionnaire.
Si ces mots résonnent, si tu sens que ton corps en a assez des allers-retours émotionnels, des montagnes russes déguisées en développement personnel, si tu cherches à comprendre comment tenir l’espace pour toi et pour les autres sans t’épuiser…
Alors tu vas aimer Somaluna.
C’est une formation professionnelle complète, pour devenir une coach du féminin basée sur une approche trauma-informée, psychocorporelle et profondément humaine.
On y travaille avec le système nerveux, avec le corps, avec l’histoire que porte chaque femme dans ses cellules — pas juste avec des techniques ou des outils.
C’est un parcours de 22 mois, intense mais profondément nourrissant, où tu explores la transformation par la présence, et non par la performance.
Et si tu veux en savoir plus, si tu te demandes si c’est pour toi ou si tu as besoin d’un éclairage :
tu peux m’écrire directement.
Je réponds avec joie.
Rien ne presse. Mais ton système nerveux, lui, saura peut-être reconnaître que c’est exactement par là qu’il a envie d’aller.
Avec douceur,
Jessica
2 réponses
Bonjour, combien coute cette formation et le processus?
Merci
Bonjour, je donne un atelier dans lequel j’explique le processus de la formation, ma méthodologie.
Ce sera la semaine prochaine.
https://academie.haraluna.com/inscription-masterclass