Il y a cette croyance sourde, tenace, qui s’infiltre dans beaucoup de parcours d’accompagnantes : celle qu’il faudrait « tout savoir » pour être légitime. Savoir quoi dire, avoir des réponses à tout, connaître toutes les approches, maîtriser chaque technique. Être brillante, structurée, éloquente. Comme si l’intelligence verbale, le savoir encyclopédique, les mots parfaits étaient les garants d’un accompagnement transformateur.
Mais si on renversait tout ça ?
Et si, au lieu d’accumuler du savoir, tu choisissais d’approfondir ta présence ? Et si, au lieu de tout comprendre, tu apprenais à ressentir ? Et si, au lieu de chercher à avoir raison, tu t’ouvrais au mystère de ce qui émerge dans l’instant ?
Le corps sait, même quand la tête doute
Ton mental peut douter, s’agiter, vouloir bien faire. Mais ton corps, lui, sait. Il capte l’ambiance, ressent l’autre, réagit aux micro-signaux, s’accorde naturellement à l’émotion de la personne en face. Cette sagesse somatique est précieuse, surtout dans un monde qui survalorise la parole au détriment du ressenti.
Quand tu accompagnes depuis cette écoute corporelle, tu accèdes à un autre niveau de compréhension. Tu sens quand la personne se ferme. Tu sais intuitivement quand ralentir, quand poser ta main, quand respirer avec elle. Pas parce que tu l’as appris dans un livre, mais parce que ton corps et le sien dialoguent.
Ce dialogue, silencieux mais profond, peut être mille fois plus transformateur qu’un discours bien construit.
Tu n’as pas besoin de savoir pour accompagner
Accompagner, ce n’est pas être une experte qui délivre du savoir. C’est créer un espace où l’autre peut se rencontrer.
Et pour ça, tu n’as pas besoin d’être la plus intelligente, ni la plus éloquente. Tu as besoin d’être là. Entière. Authentique. Avec ton corps, ton cœur, ton attention.
Il est même parfois dangereux de trop « savoir » : cela crée des projections, des interprétations, des raccourcis. À vouloir aller vite vers une explication, on passe à côté de ce qui est vivant.
La puissance du "je ne sais pas"
Dans le cadre d’un accompagnement, dire « je ne sais pas » est un acte de puissance.
Parce que ce « je ne sais pas » ouvre un champ : celui de la co-exploration, de la curiosité, du vivant. Il invite l’autre à trouver ses propres réponses, à sentir ce qui est vrai pour elle.
Tenir cet espace sans précipiter, sans remplir le silence, sans chercher à être performante… c’est ça, incarner une posture d’accompagnante.
Ce n’est pas un renoncement à ta compétence. C’est un choix conscient d’humilité et d’écoute profonde. C’est reconnaître que tu n’as pas besoin de guider, diriger, ou résoudre… mais simplement d’être là, disponible à ce qui se présente.
Les bonnes questions ne sont pas dans les templates
Oui, il existe des méthodes, des protocoles, des scripts. Et ils peuvent servir. Mais les vraies questions, celles qui touchent, qui éveillent, qui déplacent quelque chose à l’intérieur… ne viennent pas d’un cahier d’exercices. Elles émergent de la présence.
Elles naissent dans l’instant. Elles prennent racine dans ton corps, dans ton écoute. Parfois, ce sont des questions silencieuses. Parfois, elles jaillissent d’un non-dit que tu ressens vibrer chez l’autre.
C’est parce que tu es présente que ces questions apparaissent. Et c’est cette présence, pas leur formulation parfaite, qui les rend puissantes.
Ce qui compte, c’est ta présence, pas ton QI
Tu pourrais être profondément touchée et transformée par une personne qui ne parle pas bien le français, qui fait des fautes à chaque phrase… mais qui est là, vraiment là, qui te regarde avec compassion, qui te tient dans une écoute stable, enracinée, pleine d’amour et de sécurité.
Et à l’inverse, tu peux ressortir de séances avec des personnes « brillantes », où tout était bien dit… sans que rien n’ait vraiment bougé.
Ce n’est pas le niveau de langue, ni la précision du vocabulaire qui transforme. C’est la vérité de la présence. C’est ce que l’autre vibre dans son corps et dans sa posture.
L’intelligence sensible est souvent invisible
On ne t’a peut-être jamais dit que ressentir finement est une forme d’intelligence.
Que capter une tension dans une mâchoire, ressentir un frisson au moment où l’autre évoque un souvenir, sentir que quelque chose ne résonne pas malgré un discours cohérent… est une forme d’excellence.
Ce sont des compétences somatiques, énergétiques, relationnelles. Et elles s’affinent par la pratique, par l’ancrage dans le corps, pas par des lectures théoriques.
Dans un monde qui valorise la rapidité, les solutions et les certitudes, être une accompagnante enracinée dans l’écoute lente, le corps et l’incertitude est un acte de résistance douce mais puissante.
Tu es déjà assez
Tu n’as pas besoin d’attendre de te sentir plus cultivée, plus structurée, plus « pro » pour avoir de l’impact.
Tu peux commencer maintenant, depuis là où tu es. Depuis ton corps. Depuis ton expérience. Depuis ton cœur.
C’est exactement ce que j’enseigne dans la formation Somaluna : cultiver cette qualité de présence qui change tout. Celle qui soutient, qui relie, qui transforme. Pas par accumulation de savoir, mais par enracinement dans le vivant.
L’accompagnement ne demande pas que tu sois parfaite. Il demande que tu sois présente, curieuse, ouverte. Il demande que tu oses ne pas savoir, et que tu fasses confiance à la sagesse qui émerge dans le lien.
Alors respire.
Sens tes pieds sur le sol.
Et souviens-toi : tu n’as pas besoin de tout savoir pour transformer une vie.
Si tu veux en savoir plus sur la formation Somaluna, et découvrir comment tu peux à ton tour accompagner avec le corps, la présence et la sécurité, tu peux m’écrire à cette adresse .
Tu as juste besoin d’être là.
Entière.
2 réponses
Wow! Tellement bien dit, et c’est ce que j aimerais développer
Merci 🙏
Avec plaisir.
Qu’est-ce que tu aimerais développer ?