Sortir d’un traumatisme est une chose assez difficile à accomplir. Tout dépend du tempérament de chacun, mais aussi de l’entourage et de l’impact que ce dernier a sur la psychologie de la victime. Il est courant pour ceux et celles qui ont vécu des traumatismes d’ « oublier » ce qu’iels ont eu à vivre. C’est un processus tout à fait normal. Ce mécanisme nous permet d’oublier en quelque sorte le vécu, mais le corps lui n’oublie pas. Selon moi, il est très important de se rappeler de son trauma, pour mieux-vivre avec.
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Pourquoi doit-on se rappeler de son trauma ?
À priori, les expériences de trauma ne sont pas les premiers sujets qu’on ose aborder dans une discussion, et ce, pour beaucoup de raisons bien définis, comme par exemple la peur d’être considérée comme une victime, puis de ne pas ressembler à la définition d’une victime que l’autre pourrait projeter sur nous.
Cependant, une expérience traumatisante est tout sauf un fait anodin dans la vie d’une personne, il est donc très important d’en parler. Qu’elle qu’elles soient, les traumatismes influencent toujours, dans une certaine mesure la vie des victimes. Se rappeler de son traumatisme, c’est d’abord se rappeler à soit même qu’on a un vécu diffèrent d’un individu lambda, et qu’on est beaucoup plus sensible que la plupart des gens sur certains sujets spécifiques qui touchent des thématiques ayant un rapport avec son expérience traumatique.
Il est donc très important de se rappeler de ses expériences traumatisantes, pour mieux organiser sa vie sociale. Cela te permettra entre autres de mieux te réintégrer dans la société, car tant que tu auras conscience de ta sensibilité par rapport aux thématiques qui s’apparentent à ton expérience traumatique, tu peux dans ta vie quotidienne prendre assez de recul pour mieux les affronter ou plutôt les éviter.
Se rappeler de son trauma pour mieux-vivre en société.
Pour les victimes de traumatismes, il est assez difficile de se réintégrer dans la société. La société ne comprend pas toujours la vie des personnes ayant vécu des expériences traumatisantes et par-dessus tout, elle ne sait pas toujours comment les aborder. D’un autre côté, il reste toujours difficile aux victimes de traumatismes d’aborder le sujet ; chose qu’il faut absolument dépasser.
Si tu as vécu à un moment ou à un autre une expérience traumatisante, en parler avec ton entourage est important. Bien entendu, l’entourage avec lequel tu te sens en sécurité et qui pourra te soutenir. Certes, il n’est pas facile d’aborder ce sujet du premier coup. Cependant, pendant votre parcours, ensemble, vous trouverez à un moment ou à un autre, au tournant d’une discussion, l’occasion de poser le problème à ton entourage. Ceci leur permettra de savoir se mettre des garde-fous quant à l’attitude qu’ils doivent avoir envers toi, car selon ce que tu as vécu, tu auras plus de sensibilité face à une attitude, un comportement particulier, ou pour des choses totalement anodines comme de petites blagues. N’hésite donc pas à te confier si tu te sens en sécurité avec ses personnes.
Un autre avantage à parler de son trauma est que tu vas pouvoir comprendre si les personnes à qui tu te confies, respectes et honores ton vécu. C’est-à-dire, tu pourras mieux filtrer tes relations, car ceux et celles qui oseront utiliser ton trauma pour te diminuer, t’humilier ou te blesser, te montreront qu’elles ne te respectent pas. Puis à toi de passer de décider si tu maintiens ou pas cette relation.
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Parler de son trauma dans son couple
Dans une relation amoureuse, le sujet devient un peu plus délicat. Ayant vécu un traumatisme, tu auras forcément un mécanisme de défense constamment enclenché, que tu en sois conscient.e ou pas ; c’est tout à fait normal. Tu auras donc à te renfermer dès qu’il s’agit d’un sujet particulièrement sensible pour toi et ça, ton ou ta partenaire s’en rendra très vite compte, et pourra l’interpréter de plusieurs manières différentes tant qu’il ou elle n’aura pas d’indice de ta part pour éclairer sa réflexion.
Dans une relation amoureuse, on attend de son ou sa partenaire qu’il ou elle soit ouverte à cent pour-cent, peu importe les conditions. Par ailleurs, il est évident que ton ou ta partenaire sera beaucoup plus attentif.ve à ton ressenti, dès que tu l’auras partagé. Si tu veux reprendre une vie intime « normale » avec ton ou ta partenaire, je te recommande donc de parler de tes difficultés avec lui ou elle afin qu’il ou elle puisse aller au rythme idéal qui te mettra en confiance. Il ou elle pourra ainsi éviter tout ce qui serait susceptible de te ramener dans la dynamique de ton traumatisme, et ainsi te déconnecter de l’instant présent ; de votre intimité partagée.
Si tu informes ton ou ta partenaire de ton vécu traumatique, que tu puisses lui dire ce qui te déclenche ou juste l’aider à comprendre pourquoi quand vous vous retrouvez dans des moments intimes, il y a des moments où tu te fermes complètement et tu n’as plus envie de cette intimité, cela l’aidera à ne pas prendre cela personnellement et à penser que tu le ou la rejettes. Ton ou ta partenaire pourra aussi t’aider à résoudre ton trauma en t’apportant son soutien, sa présence et sa douceur.
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Bénéfices de parler de son vécu avec son entourage
Les personnes ayant vécu une expérience traumatisante gardent toujours des séquelles psychologiques qu’iels arrivent plus ou moins à surmonter avec le temps, tu dois en avoir conscience et agir en conséquence.
Le fait de parler de ton traumatisme te sera bénéfique dans bon nombre de domaines de ta vie et t’aidera à avoir beaucoup plus confiance dans les personnes que tu auras à côtoyer. Parler de ton trauma à ton entourage revient donc à les éclairer sur l’attitude à adopter par rapport à ton ressenti.
Ceci est d’autant plus utile dans les situations où tu te sentiras « vulnérable ». Tu sais, ces situations où on n’a pas réellement le contrôle et où on s’abandonne à autrui. Il peut s’agir d’un cadre formel, à l’instar d’une consultation médicale, ou plutôt d’un cadre beaucoup plus intime.
Pour une personne victime de violences sexuelles, allez chez un gynécologue peut être une expérience traumatisante. Se retrouver nu.e les jambes écartées avec la tête de cette personne face à notre sexe, nous met dans une position vulnérable. En plus si celle n’est pas délicate dans ses actes ou dans ses propos, c’est se retrouver face à un nouvel agresseur.
Afin d’éviter de te retraumatiser, je te recommande, par exemple, de prévenir cette personne que tu es une victime de violences sexuelles et que tu aimerais de la douceur et de la délicatesse. Tu peux lui dire qu’il ou elle peut insérer le spéculum en douceur, tu peux même l’insérer toi-même. Oui, tu as bien lu et ils ou elles n’ont pas le droit de te le refuser.
Dans tous les cas, dès que ton interlocuteur ou interlocutrice sera au courant de ton état émotionnel, il ou elle saura comment te mettre en confiance. Cette démarche est d’autant plus bénéfique pour toi, dans la mesure où elle te permet d’éviter un nouveau traumatisme, consécutif à des paroles maladroites ou à des gestes que ton ou ta partenaire aurait pu éviter s’il avait été au courant de ton traumatisme.
Tout compte fait, il est important de parler de ton traumatisme avec toutes personnes avec lesquelles tu entretiens une relation plus ou moins intime. La qualité de tes interactions, et ton intégration en dépendent. Par ailleurs, il va aussi falloir savoir comment aborder la question avec ton entourage.
Comment aborder le sujet de son traumatisme avec son entourage.
Il est clair que le sujet du traumatisme est très difficile à aborder. On ne sait jamais comment notre interlocuteur ou interlocutrice va réagir et cela peut être une source de stress. Rappelle-toi des avantages d’en parler pour te donner de la force.
Cependant, il faut arriver à le faire à un moment ou à un autre du processus de rémission. Il n’y a pas vraiment de manière idéale de parler de son traumatisme. Tout dépend de la sensibilité de ton entourage ou de ton interlocuteur ou interlocutrice. Ce qu’il faut savoir à tout prix avant de se jeter à l’eau, c’est si on est soi-même prêt.e ou pas à se jeter à l’eau. En effet, parler de ton traumatisme fera remonter obligatoirement certains souvenirs désagréables. Si cela peut constituer un excellent moyen de jauger ton état de rémission, il faut aussi reconnaître que ces souvenirs peuvent très facilement te replonger dans une dynamique de traumatisme surtout si la personne à qui tu te livres, te pose de drôles de questions. Par exemple, tu lui racontes une tentative de viol et elle te demande quels habits tu portais ce jour là.
Afin d’éviter ce type de questions blessantes qui selon moi alimente la culture du viol, pose tes limites. Cela peut se faire en disant clairement à la personne que tu ne souhaites pas qu’elle te culpabilise ou qu’elle te pose des questions qui ne sont pas nécessaires à la compréhension de ton vécu, voire même lui dire que ce que tu portais n’a rien à voir avec l’attitude de ton agresseur.
Sois donc sûr.e d’être en sécurité et d’avoir suffisament de ressources avant de te jeter à l’eau.
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Je t’embrasse,
Jessica.